Projet d’appui à l’inclusion financière en Tunisie

25 octobre 2021
Tunisie_©ADA

Dans la continuité du projet MicroMED, ADA poursuit son appui au secteur de la microfinance tunisienne pour favoriser l’inclusion financière dans le pays. Fin 2021, un projet d’assistance technique d’un budget de 1,4 million d’euros a ainsi fait l’objet d’une convention de partenariat signée par le ministère des Affaires étrangères et européennes du Luxembourg, le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Appui à l’Investissement tunisien ainsi que par ADA dans lequel elle est mandatée pour l’implémentation du projet. D’une durée de deux ans et demi, ce projet portera sur le développement de l’éducation financière, la protection des clients de la microfinance et l’amélioration des conditions d’exercice pour les IMF dans le but d’offrir des services financiers adaptés aux besoins des populations les plus pauvres.

 

Après plusieurs mois d’attente en raison de changements institutionnels, d’une certaine instabilité gouvernementale et de la situation sanitaire liée à la Covid-19 dans le pays, le nouveau projet d’appui au secteur de l’inclusion financière en Tunisie a enfin pu démarrer. Il fait suite à la signature de la convention entre les autorités tunisiennes et luxembourgeoises en octobre 2021. Un projet qui se donne pour objectif de contribuer à l’accroissement de l’inclusion financière, considérée comme un vecteur de croissance économique par le biais de la création d’emplois et comme un facteur de développement par l’autonomisation des populations. 

Ce nouveau projet s’inscrit dans la continuité du précédent programme MicroMED, lequel avait permis la création d’un observatoire de l’inclusion financière ; le renforcement des capacités des IMF à travers la création du premier centre de formation en microfinance ; et l’amélioration de l’infrastructure de marché.
Il s’appuie sur trois axes directement inspirés de la stratégie nationale d’inclusion financière 2018-2022 en Tunisie : l’éducation financière, la protection des clients des IMF et l’amélioration des moyens techniques et financiers des IMF.

Concevoir un programme national d’éducation financière 

Le projet soutiendra l’observatoire de l’inclusion financière à concevoir un programme national d’éducation financière et à accompagner le déploiement d’activités d’éducation financière auprès du large public, jeunes et micro-entrepreneurs en particulier. Ce faisant, le programme s’inscrit directement dans la stratégie nationale d’inclusion financière 2018-2022, qui fait de l’éducation financière l’un de ses 5 axes prioritaires (axe 5), visant à ce que « des individus et des ménages (qui) soient stables financièrement, capables de choisir et de décider en toute confiance quant à leurs besoins financiers ». 

Renforcer la protection des clients de la microfinance

La croissance rapide du secteur de la microfinance en Tunisie, un secteur plutôt jeune n’ayant connu son véritable essor que dans la dernière décennie, pose le défi de « la finance responsable », laquelle fournit des services financiers sur-mesure de manière transparente et équitable et contribue à l’établissement d’un climat de confiance des consommateurs dans le système financier. Le nouveau projet appuiera l’Autorité de contrôle de la microfinance à renforcer d’une part la protection des clients qui sont appelés à digitaliser leurs opérations avec les IMF ; d’autre part à introduire des normes de performance sociale au niveau du secteur de la microfinance, qui soient approuvées et partagées par l’ensemble des acteurs.

Améliorer les conditions d’exercice de travail des IMF

En dépit des progrès en matière d’inclusion financière en Tunisie – 61% de la population adulte font partie de la clientèle d’une institution financière formelle d’après l’enquête nationale sur l’inclusion financière de 2018 – les attentes de la majorité́ de la population en termes de produits financiers demeurent insatisfaites par l’offre actuelle de services de la part des banques, de la Poste ou des IMF. Un constat avéré notamment pour les jeunes diplômés, les femmes vivant dans les zones rurales et les micro- entrepreneurs. Le projet permettra de déployer des actions envers les IMF pour qu’elles acquièrent des connaissances, disposent de méthodologies adéquates et accèdent aux ressources financières nécessaires en vue d’offrir des services financiers adaptés aux besoins des populations servies. 

Enfin, le premier comité de coordination du projet a vu le jour en décembre 2021, entérinant ainsi le démarrage des activités en 2022.